Histoire des colonies françaises

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LE

MONDE

POLYNÉSIEN

ET L'OCÉAN

INDIEN

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les plus utiles conseils: l'administrateur R a n c h o t dont le nom est trop ignoré. Les initiateurs de l'expédition n'avaient eu d'autre objet que de rendre effective la convention de Protectorat passée en 1885. Mais l'opinion, de plus en plus éclairée sur les affaires de l'île, en était venue à réclamer davantage. Elle v o y a i t surtout, au Protectorat, le grave inconvénient de maintenir les conventions avec les tierces Puissances; nous en avions en effet été fort gênés en Tunisie, et l'attitude des missionnaires norvégiens et anglais à Madagascar devait nous faire redouter une nouvelle expérience. Le Gouvernement, embarrassé et bien à tort hésitant, annonça que la France avait « pris possession » du pays. Cette formule atténuée ne satisfit personne : il faut toujours être net avec les Anglo-Saxons. L e Gouvernement britannique s'empressa de déclarer qu'il ne comprenait pas le sens de la prise de possession, et les Etats-Unis demandèrent que l'on s'expliquât mieux. Dans l'intervalle, des nouveaux troubles avaient éclaté, auxquels les excitations de la presse anglo-malgache n'étaient pas étrangères, et dont les premières victimes furent encore les missionnaires anglais. A u printemps 1911, pour couper court à ces difficultés de tout ordre, le Gouvernement français se décida à demander au Parlement de déclarer Madagascar Colonie française, tout en maintenant la reine. Dès la signature du traité du 1 octobre 1895, on avait organisé la résidence générale, le secrétariat général, les résidences des provinces, enfin on avait réintégré dans l'ensemble de l'Etat nos établissements de Diégo, Nossi-Bé, Sainte-Marie. M. Laroche avait été n o m m é résident général, et M. Paul Bourde désigné c o m m e secrétaire général. Mais nous avions laissé les pouvoirs civil et militaire i n d é p e n d a n t s : à la vérité l'on n'était pas encore parvenu à une doctrine ferme à cet égard; on savait pourtant qu'en Indo-Chine l'ordre n'avait régné que quand un des deux pouvoirs (le pouvoir militaire) avait été subordonné à er


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