Histoire des colonies françaises

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LE

MONDE

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NOIR

de 1817 à 1819. Puis, désireux d'entreprendre un v o y a g e d'exploration, rêvant de T o m b o u c t o u , il avait eu l'intelligence de revenir en 1824 faire un séjour chez les Maures Brakna pour apprendre l'arabe et se familiariser avec l'Islam. Pour être moins remarqué, il gagna l e R i o Nunez et partit de là, déguisé, et se donnant pour un égyptien capturé par les Français, qui cherchait à regagner son pays. Il traversa le Fouta-Djallon, atteignit le Niger à K o u roussa, visita Dienné, T o m b o u c t o u et, s'étant joint à une caravane, revint par le Maroc, toujours sans ressources. (A la vérité le major Laing, parti de Tripoli, avait déjà visité T o m b o u c t o u , mais il avait été assassiné en sortant de la ville.) La monarchie de Ju llet certes, n'était pas entreprenante, et pendant les premières années qui suivirent 1830, les Français du Sénégal avaient limité leur effort au commerce de la g o m m e . L e roi sut cependant honorer Caillé, c o m m e il convenait. D'autre part Louis-Philippe, en 1843, n o m m a au poste de gouverneur, l'amiral Bouet-Vuillaumez qui venait d'effectuer des voyages du plus haut intérêt dans le golfe de Guinée. C'était un h o m m e aux vues larges et lointaines, qui traça pour le Sénégal un remarquable programme de pénétration et d'occupation, c o m p o r t a n t la création de postes fortifiés sur le haut fleuve. Il ne p u t le faire approuver par la métropole, demeurée timide en matière coloniale. Mais c'est ce m ê m e plan, que dix ans plus tard. Faidherbe devait reprendre, dans des circonstances plus favorables. A la vérité, la colonie était encore assez misérable, et les quelques établissements dont la fondation avait été i m p o sée à la compagnie de Galam végétaient; le commerce baissait, et, dans ces conditions, l'utilité de nos établissements au Sénégal fut même contestée au Parlement. Une commission interministérielle étudia alors le problème Sénégalais. Or, elle conclut que le Sénégal pouvait être appelé « à un riche et fécond développement », mais que ce développement était subordonné aux clauses suivantes : retour du commerce de la g o m m e à la libre concurrence; COLONIES FRANÇAISES

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