Histoire des colonies françaises

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L'EMPIRE COLONIAL D E LA FRANCE

MODERNE

et les colons arrivèrent malgré les avertissements du g o u verneur; celui-ci v o y a i t bien qu'il n ' y avait m ê m e pas assez de terre pour nourrir les indigènes. Ces colons ne s'installèrent m ê m e p a s : Schmalz sut exposer au baron Portai, que l ' o n ne pouvait songer, au Sénégal, à une mise en culture rappelant celle des Antilles. Il se préoccupa néanmoins d'acquérir des terres sur le bas fleuve, dans le Oualo, p o u r y tenter la culture du c o t o n , se heurtant déjà aux protestations des Maures Trarza, qui prétendaient avoir des droits sur ces territoires. Il entreprit aussi l'exploration de l'arrière pays et, en 1818, un poste fut créé à Bakel, dans le Galam. Un commis de la marine, Mollien, s'avança par le nord dans le Fouta Djallon, pour couper la route aux Anglais qui, de la Gambie, tentaient de pénétrer dans l'intérieur du massif. L e colonel Schmalz fut cependant tenu pour responsable de l'échec des grands espoirs que l'on avait conçus. E n outre, c'était un officier de l'armée de terre qui occupait un poste jusque-là réservé aux marins. Il fut d o n c rappelé en 1820. Les essais de culture furent continués et poussés après lui. On tenta d'acclimater, outre le c o t o n , le ricin, le sésame, l'indigo; on entreprit l'élevage des vers à soie et de la c o c h e nille; on étudia enfin la liane à c a o u t c h o u c . On crut p o u voir exploiter l'or du B a m b o u k , mais sans aucun succès. D'ailleurs les essais de culture eux-mêmes ne donnèrent pas ce q u ' o n en attendait; et bientôt le gouverneur, n o m m é en 1827, déclara franchement que le Sénégal ne lui paraissait pas destiné à devenir jamais une colonie à cultures, et les entreprises agricoles furent abandonnées. Par contre, le gouverneur préconisait le développement du c o m m e r c e . Nos comptoirs s'étendaient déjà sur le haut Sénégal j u s qu'à Médine, et des horizons n o u v e a u x allaient s'ouvrir. C'est l ' é p o q u e du grand v o y a g e de René Caillé. C'était le fils d'un pauvre boulanger des Deux-Sèvres qui, attiré par l'inconnu du continent africain s'était embarqué pour l'Afrique à seize ans avec soixante francs dans sa poche. Il y avait fait un premier séjour au Sénégal


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