LE LEVANT
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L'ÉGYPTE
par le gouvernement turc, reçut aussitôt 300 élèves. Dans les Ecoles normales d'instituteurs turques, des cours de français étaient organisés. Enfin en Anatolie, on notera que le nouveau gouvernement turc, s'il a dépossédé les missions quelle que soit leur nationalité, a rendu l'enseignement du français obligatoire. A Constantinople sur quinze banques, deux seulement étaient anglaises, une seule partiellement grecque; toutes les autres françaises ou franco-ottomanes. La culture française à Constantinople était extraordinaire, même dans le peuple, et l'on en eut après la guerre encore des témoignages curieux. On pouvait assister à cette scène, le soir au cinéma : souvent passaient des films édités par une maison italienne, mais avec le texte en français, car c'était la seule langue dans laquelle ce texte pût être compris; or il arrivait que le rédacteur italien ait fait de grossières fautes d'orthographe et, chaque fois qu'elles apparaissaient sur l'écran, la salle où les tarbouchs d o m i naient, laissait échapper un « oh » de protestation.
II
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EGYPTE
Ce n'est pas seulement c o m m e province de l'Empire o t t o m a n , où l'influence française s'est particulièrement développée, que l ' E g y p t e peut figurer dans un exposé de l'effort colonial de la France. « L ' E g y p t e a été en effet, dit Louis Bréhier depuis la perte du Canada jusqu'en 1860,1a première et la plus belle des colonies françaises; savants, ingénieurs, commerçants sont venus d'eux-mêmes sans encouragement et quelquefois contre le gré du pouvoir. Les Français n'ont pas été les seuls il est vrai à accourir au Caire et à Alexandrie, mais de tous les Européens qui ont aidé la dynastie des 1
1. L'Egypte de 1798 à 1900.