Histoire des colonies françaises

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LE X I X

e

SIÈCLE

LA

MÉDITERRANÉE

de répandre chez des tribus de civilisation berbère la langue arabe et l'islamisme. Nous estimons que l'on pouvait facilement concevoir une administration du Maroc non pas directe certes c o m m e en Algérie, mais conçue suivant une ou p l u sieurs formules de protectorat, sans pouvoir central indigène. Bref le sultan a été maintenu ; il règne et gouverne. L e Commissaire Résident général contresigne ses actes qui portent le n o m de dahirs (décrets). Le sultan était assisté avant le protectorat d'un grand vizir et de vizirs (ministres). Nous avons maintenu sous leur forme ancienne un certain nombre de vizirats se rapportant à des services purement indigènes. L e grand vizir t o u t d'abord a conservé l'administration générale, ce que nous appellerions le Ministère de l'Intérieur, lequel c o m p o r t e la justice répressive. La justice musulmane (tribunaux des cadis), le culte et le haut enseignement musulman, les habous (fondations pieuses immobilières), enfin le domaine constituent d'autres vizirats. Chacun d'eux' est contrôlé par un service français correspondant. T o u t ce qui constitue le reste de l'administration de l'Etat a été réparti entre des services chérifiens, mais à personnel exclusivement français. On peut les diviser en quatre catégories : — Services d'administration générale; — Services financiers; — Services d'intérêt é c o n o m i q u e ; travaux publics, P. T. T... — Services d'intérêt social; Instruction publique, santé, e t c . . Cette conception est un peu différente de la conception tunisienne. Dans le protectorat tunisien, tous les services — services anciens modernisés ou services nouveaux créés par la France, — comportent la collaboration des d e u x éléments français et indigène. L'expérience qui est ainsi


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