Mimi : moeurs guadeloupéennes

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MIMI

pu soutenir la comparaison avec ce qui se v o y a i t là, sous ces raisiniers a u x larges feuilles, sur ce rivage r i a n t et ensoleillé. — Si nous dansions? dit q u e l q u ' u n , le repas terminé. — C'est cela, s'écriait-on à l'envi, c'est cela ! — Mais nous n ' a v o n s pas ici un seul i n s t r u m e n t de musique, fit r e m a r q u e r un vieux p a p a jovial. — Qu'à cela ne tienne, protesta la jeunesse, nous danserons la bamboula. Une m a m a n se dévoua. Elle prit un vase en ferb l a n c qu'elle se plaça sur les genoux, puis b r a v e m e n t , des deux mains, de toutes ses forces elle se m i t à t a p e r la bamboula sur la casserole. — Quel bel air désirez-vous? d e m a n d a un jeune h o m m e q u ' o n a v a i t s u r n o m m é La Ficelle, et qui était le boute-en-train de la b a n d e . — Ce que vous voudrez, lui répondit-on. La Ficelle c h a n t a : Dipis carême passé, Mayombé ! — Non, non, pas cela ! lui cria-t-on. La Ficelle se reprit : Blick ! blach ! vieux cô, jeunes gens, Entention ! moin ké dévoilé... — C'est t r o p vieux ! protestait-on. — Vous êtes bien difficiles, mes petits enfants, répliqua la Ficelle. Que faut-il donc vous c h a n t e r ? Ah ! tenez, cette fois, j ' a i v o t r e affaire, je crois.


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