Mimi : moeurs guadeloupéennes

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pressé. C'est ce qu'on appelle un « convoi ». Le convoi du père Gilot m'a rappelé certaines pages

éclatantes

de Tolstoï, tellement, sous la diversité des

apparences,

le fond est le même dans l'humanité

entière.

Mais, sur ce fond d'humanité, a fait courir les arabesques

tout

M. Léon

de ses descriptions,

situent les scènes. La belle Pointe-à-Pitre maisons

Belmont

à un étage, blanches dans le lointain

îlets verdoyants,

les champs où se bercent les

cannes, tout le merveilleux Les couleurs, point violentes.

», les

les grands mornes couverts de man-

guiers et de palmistes, dans la splendeur

qui

« avec ses

de la

panorama

se

développe

dit, ne sont

pourtant

lumière.

nous l'avons

Ce ne sont pas celles qu'emploie

le

voyageur rapide qui, au retour veut en aveugler ses compatriotes

sédentaires.

Ce sont celles

qu'emploie

l'homme qui, accoutumé à un paysage, le peint

exac-

tement.

soient

Il est bon que les romans

écrits par les habitants

coloniaux

des colonies, car il est bon

de connaître les choses dont on veut parler. M. Léon Belmont où il nous transporte.

connaît admirablement

le pays

Il y vil; peut-être y est-il né.

Il a trouvé pour le décrire, un style élégant et simple, sobre et naturel. Après l'avoir lu, on est tenté de dire avec Pascal : « On est tout étonné et ravi; car on s'attendait de voir un auteur, et on trouve un homme ». Maurice OLIVAINT.


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