Mimi : moeurs guadeloupéennes

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MIMI

Mimi se retourna et, a p e r c e v a n t Julien qui la salua de la main, elle lui fit signe de venir la rejoindre. — Bonjour, monsieur Julien, fit-elle en allant à sa rencontre, l'accueillant avec son doux sourire, vous avez bien dormi? — Bonjour, mademoiselle, dit-il en p r e n a n t la main qu'elle lui t e n d a i t et en la serrant presqu'inst i n c t i v e m e n t , vous vous êtes levée de grand m a tin. — E t vous, fit Mimi d'un t o n légèrement ironique, en riant a u x éclats, n'êtes-vous pas m a t i n a l aussi? — Chacun son métier, comme dit Florian, je suis marin et... — Vous vous levez a v a n t l'aurore, dit-elle en riant plus fort. — Voilà de bien belles fleurs, fit Julien ne sac h a n t que dire et r e p r e n a n t sa timidité. — Voulez-vous me faire le plaisir d'en accepter une, monsieur J u l i e n ? Sans a t t e n d r e la réponse du jeune h o m m e , elle choisit une rose qu'elle fixa elle-même à la boutonnière de Julien. Ils m a r c h a i e n t m a i n t e n a n t sans se dire un m o t et Julien la r e g a r d a n t , dans la blonde lumière du soleil, semblait lui m u r m u r e r avec le poète : Quand tu lèves tes yeux à la clarté fidèle Dans tes prunelles d'or l'éclair semble jaillir. Notre luxuriante n a t u r e tropicale étincelait comme à un de ses plus b e a u x jours de fête. Dans


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