Annuaire de la Guyane Française et du territoire de l'Inini pour l'année 1936

Page 73

63

celle de sa famille, qui quitte malgré tout le certain — si peut intéressant qu'il soit — pour l'incertain prouve déjà qu'il a en lui une bonne dose d'énergie, d'audace et de volonté et aussi un certain degré d'ambition, qu'il possède le désir d'améliorer sa situation. Celui qui ose risquer prouve qu'il y a en lui du ressort, qu'il est un H o m m e et la Guyane a besoin d'hommes, de beaucoup d'hommes. Parmi ces immigrants il y aura fatalement quelques indésirables, ils ne seront que la petite minorité et, en tout cas, pas à comparer avec la racaille que le bagne déverse ici. En créant des centres d'immigration bien établis et organisés on augmentera non seulement la population mais on favorisera, on développera le commerce et l'industrie locale, car avec un plus grand bien-être que ces immigrants obtiendront par leur travail viendront des nouveaux besoins dont tout le monde profitera. En 1894, G. Verschuur écrivait: « En ce qui concerne la Guyane Française, tout reste à faire pour le transformer en un pays qui rapporte. — Tant que l'immigration ne s'y portera pas, tant que les colons entreprenants n'attaqueront pas cette terre éminemment fertile, tant que la brousse ne sera pas convertie en cultures bien comprises, ce beau pays de Guyane ne se développera jamais et jouira d'une mauvaise réputation qu'il ne mérite cependant d'aucune façon ». (1) Ce qui était vrai il y a plus de q u a r a n t e ans l'est encore à l'heure actuelle. Aussi longtemps que la Guyane restera sans colon il n'y a rien à faire, rien à e n t r e p r e n d r e : Des hommes d ' a b o r d . . . le reste viendra ensuite. G. S. (1) G. Verschuur — Voyage aux trois Guyanes et aux Antilles — Hachette et Cie.

Ed.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.