Histoire de Surinam

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La police était impuissante ! Cependant, les Etats Coloniaux de même que le Gouverneur avaient, par la voie télégraphique, donné au Gouvernement hollandais connaissement du soulèvement. Mais, tandis que dans « sa » dépèche, le Gouverneur indiquait comme cause de la perturbation, la mauvaise attitude du Procureur Général agissant de concert avec les Etats, ceux-ci, dans « leur » télégramme, priaient le Ministre des Colonies d'enjoindre au Gouverneur de ne pas empêcher M. Kalff dt rétablir l'or re. En attendant, l'émeute s'était tellement aggravée que l'inspecteur de Police p. i. « Van Liérip » se vit, le matin du 14 mai, obligé, pour sa propre défense, d'abattre un des meneurs d'un coup de feu. §. 101. — A la suite d'un télégramme adressé à S. M. la reine par les Etats Coloniaux et par le Procureur Général, dans lequel était exposée la situation critique de la Colonie, le Gouverneur reçut l'ordre royal de travailler au rétablissement de l'ordre, de concert avec la police, l'armée de terre et les forces navales. Le Gouverneur s'abstint alors de toute immixtion plus grande et dès ce moment abandonna tout au Procureur Général et aux deux Commandants. Puis deux cents habitants, de tout rang et de teute condition, se déclarèrent disposés, en liaison avec la police et les forces dt terre et de mer, à faire des rondes la nuit par la ville et à aider à la garder. L'insurrection fut dès lors bien vite réprimée. La ferme attitude de la Marine sous les ordres du Lieutenant de vaisseau « G. H. Van Steyn, » fit surtout comprendre aux séditieux ue c'était maintenant sérieux et qu'une plus longue résistance aurait es suites funestes pour eux. Déjà, le 19 mai, le gouverneur était à même de prendre une Décision en vertu de laquelle les mesures extraordinaires provoquées par l'insurrection purent être supprimées.

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Maintenant, tout entra dans 1 ordre accoutumé et la Justice put fonctionner librement. De nombreux mutins subirent les peines prononcées contre eux, tandis qu'une poursuite exercée contre le « Volksbode » pour cause d'excitation avait pour résultat la condamnation de trois des éditeurs à des peines d'emprisonnement. La parution de ce te feuille n'en continua pas moins jusqu'en août 1891. Le 4 mai, l'Ecuyer de Savornin Lohman obtint, sur sa demande, son congé « honorable. » Pour son successeur fut nommé l'Ecuyer Mr. « Titus Anthony Jacob van Asch van Wijck, » qui entra en fonctions le 22 juin 1891. § 102. — Si sombre qu'ait été le ciel de Surinam lors du gouvernement de l'Ecuyer Lohman, le soleil se montra parfois pourtant derrière les nuages, si bien qu'il a pu être noté les points lumineux suivants : P Les louables efforts faits par le Gouverneur Smidt pour procurer à Surinam une liaison avec le réseau télégraphique mondial furent poursuivis avee zèle par Lohman et eurent pour résultat que, par la société française des télégraphes sous-marins, à qui l'administratif n avait accordé une concession pour la jonction de Surinam avec un ponit


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