Histoire de Surinam

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— 85 — Convaincu que c'était seulement à la stricte application de l'ordonnance sur la quarantaine que Surinam était jusque la redevable d'être resté affranchi de cette redoutable épidémie, alors que les colonies voisines, telles que Curaçao, Demerari, Cayenne en avaient été affligées à différentes reprises, la partie cultivée de la population craignait que, par la libre pratique donnée au « Prince Maurice », les germes de la fièvre jaune ne fussent introduits aussi bien dans notre port que dans l'intérieur du pays. Heureusement, cette crainte parut plus tard mal fondée. Mais la confiance dans le gouverneur n'en avait pas moins été fortement ébranlée. Bientôt le nombre des griefs contre l'écuyer Lohman formait une longue liste, et aussi bien aux Etats Coloniaux que dans la Seconde et la Première Chambre des Etats Généraux, furent portées contre lui des accusations graves, dont le Ministre des Colonies Mackay et quelques membres du Parlement essayèrent de le disculper. § 98. — A la fin de la première année de son gouvernement, la tension entre le Gouverneur et les Etats coloniaux, l'assemblée représentative de la Colonie, était à un tel point qu'il ne pouvait plus être question de collaboration entre lui et les Etats. Cette situation fut amenée par ce qui suit : Le Gouverneur avait, sur leur demande, permis aux nègres de Para de n'acquitter que six mois plus tard l'impôt personnel qui, suivant l'ordonnance du 9 février 1886, devait être payé le 1er avril. Lorsqu'à l'expiration du délai accordé, les habitants de Para omirent alors de payer l'impôt qui était dû, environ 500 de ces redevables furent, par le juge d instruction, condamnée au payement d'une amende. Comme également ils n'y satisfirent pas, on dut las frapper de peines d'emprisonnement, et le Gouverneur chargea a ors le commissaire de dislrict « Lionarons », accompagné d'un détachement d infanterie sous les ordres du lieutenant « Schut », de se rendre au Para et de tenir la main à ce que les condamnés subissent les peines qui venaient de leur être infligées d'après la loi. Cette expédition retourna à la ville deux jours après sans avoir rien fait, pour la raison que les habitants de Para s'étaient munis d'armes et avaient déclaré être, au cas où ils seraient attaqués, décidés à se défendre jusqu au bout. De la sorte Lohman, qui avait agi de sa propre autorité, en passant même outre à l'avis du Conseil du gouvernement, subit un sensible échec. Se trouvant à la suite de cela dans une humeur massacrante, il reçut, en décembre 1889, des Etats coloniaux —qui, selon l'art. 105 de l'ordonnance organique, avaient le droit de demander explications à 1 administration — une missive dans laquelle, au sujet d'une motion présentée par le membre J. E. Muller, entr'autres, il était invité à donner aux Etats communication de la marche et de la situation de la question de Para. N'admettant pas le ton et la tendance de cette lettre, le Gouverneur, sur un ton élevé, refusa de donner suite à cette invitation. Le 27 décembre 1889, dans une réunion aux Etats coloniaux, fut lue, par le président Mr. Inda, la réponse du Gouverneur, qui provoqu a une violente protestation de la part des membres présents. Le


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