Histoire de Surinam

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— 83 — dre. Hollande du Nord et Hollande du Sud. Si le gouvernement hollandais n'avait pas négligé de faire ratifier par le gouvernement français la déclaration de la commission franco-hollandaise nommée en 4801, que l'Awa et non le Tapanahony était la continuation du Maroni, l'administration de la Guyane française se serait bien gardée d'accorder sur le terrain situé entre 1 Awa et le Tapanahonv l'autorisation de faire des recherches de minéraux. A l'attitude prudente et pleine de tact du Gouverneur Smidt qui insista fermement auprès du gouvernement central en Hollande pour obtenir une rapide solution de cette affaire, on doit qu'ille se termina par un arrangement amiable. Dans l'attente d'une décision définitive, les efforts faits par le Gouverneur af in que des mesures communes fussent prises pour empêcher l'entrée des aventuriers dans le territoire de l'Awa, eurent pour résultat que quelques postes du Haut Maroni furent occupés par des militaires français et hollandais, ainsi que par des fonctionnaires de la police, par quoi fut mise une lin au pillage qui avait lieu en cet endroit. Après que, le 14 novembre 1888, un arrêté fut promulgué tant à Surinam qu'à la Guyane française interdisant les recherches aurifères sur le terrain contesté, les gouvernements français et hollandais décidèrent, d'un commun accord, de soumettre la question à une sentence arbitrale. Sollicité à cette fin, l'Emperèur de Russie fut chargé, comme arbitre dans ce différend, d'établir et de démontrer lequel de l'Awa ou du Tapanahony, devait être pris comme frontière. Même le haut arbitre fut ensuite autorisé à fixer une autre frontière au cas où il ne trouverait aucune raison pour se décider en faveur de l'une des deux rivières indiquées. Ce n'est qu'en mai 1801, longtemps après que M. Smidt eut quitté le gouvernement, qu'intervint la sentence de l'arbitre dans ce différend. Grâce à l'impartialité absolue du Tsar et aux nombreux documents concluants présentés par le gouvernement hollandais, Surinam obtint tout le terrain aurifère de l'Awa. § 96.— Quoique -Smidt, durant ses trois années de gouvernement, ait rendu d'importants services à la colonie et qu'il ait en même temps jeté les bases de son développement ultérieur, il y avait à Surinam beaucoup de gens qui montraient de mauvaises dispositions à son égard et qui ne regretteraient pas qu'il quittât le gouvernement. Il s'était fait beaucoup d'ennemis, surtout parmi les commerçants, par la promulgation anticipée de l'ordonnance relative à 1 élévation des droits d'entrée et de sortie, contre laquelle ils avaient formulé d'importantes objections. Aussi cette augmentation accentuée des taxes valut-elle au Gouverneur de nombreux adversaires. Dans une partie de la presse de Surinam certains de ses actes furent blâmés dans de violents articles, et, quelques voix, aux. Etats coloniaux, s'élevèrent contre sa conduite.


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