Histoire de Surinam

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rien, dans ce sens, n'avait jusque-là été fait par aucun de ses prédécesseurs. Quand les maisons n'étaient pas éclairées, la ville, par faible lune, était plongée dans une complète obscurité. Ceux qui sortaient le soir devaient se munir d'une lanterne allumée, s'ils voulaient dans les rues sombres trouver leur chemin. Pour mettre un terme à cette situation incommode, Van Sypesteyn promulgua, le 3 juillet 1877, une ordonnance aux termes de laquelle un impôt était établi pour l'éclairage des rues Quoique cet impôt fût perçu durant l'année 1878 et produisit à peu près 4.000 florins, les rues ne furent cependant pas éclairées, et une nouvelle ordonnance de 9 juillet 1879 suspendit pour un temps indéterminé la perception de cette contribution « par la raison que l'impossibilité était démontrée d'introduire pour le moment l'éclairage des rues à Paramaribo, et qu'il n'était dès lors pas juste qu'en contribution aux frais de cet éclairage, un impôt fût perçu, aussi longtemps qu'il n'aurait pas été mené à bonne fin. » Ainsi l'obscurité avait triomphé de la lumière, et beaucoup d'années allaient se passer avant que Paramaribo ne pût se vanter d'avoir un éclairage même imparfait de la voie publique. Un des nombreux bons résultats de l'administration de Van Sypesteyn est également la création d'une caisse coloniale d'épargne, dont les statuts furent arrêtés par Résolution du 13 août 1879. Selon l'article 1er, cette caisse, dont le but était d'amener la classe ouvrière à des habitudes d'ordre et d'économie, et de mettre les parents et les tuteurs à même de mettre quelque argent de côte pour leurs enfants ou leurs pupilles, dut commencer ses opérations le 1er Janvier 1880. En 1882, sur la proposition de l'inspecteur de l'Enseignement, le Dr. H. D. Benjamins, à cette caisse coloniale d'épargne fut attachée une caisse d'épargne scolaire. § 88. — Les dernières années du gouvernement de Van Sypesteyn ne furent certainement pas les plus heureuses de sa vie. Lié par ses déclarations, réitérées publiquement plus d'une fois, que la colonie aurait pu se passer de subvention, et voyant que, par suite de circonstances défavorables, le chiffre de la subvention montait sous sa propre administration plus haut que jamais, il se croit. à la lin, obligé de priver la colonie du grand nécessaire. On lui fit alors le reproche de vouloir, même aux dépens de la prospérité de la colonie, arriver à la réduction de la subvention. Dans l'assemblée des représentants du peuple (Etats coloniaux), des protestations sérieuses s'élevèrent contre sa conduite qui fut désignée sous le nom de « réduction de subvention quand même », et il en résulta, entre le gouverneur et les Etats, des rapports moins cordiaux. L'industrie aurifère, dont il était le créateur, fut ég dement, plus tard, pour Van Sypesteyn, une source de beaucoup de chagrin et la pierre d'achoppement qui devait l'obliger à résigner ses hautes fonctions de gouverneur. A l'occasion d'un procès pour la possession d'une riche crique qui survint entre deux exploiteurs d'or, le gouverneur refusa de pro-


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