Histoire de Surinam

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— 74 — que déjà beaucoup d'habitants demandaient et obtenaient l'autorisation de se livrer, sur les terrains du Domaine, à la recherche des métaux précieux. La découverte de quelques terrains aurifères provoqua chez beaucoup le désir de s'appliquer également à l'exploitation de l'or. Aussi quand, en mars 1870, sur l'ordre du gouverneur, quelques chemins eurent été tracés à travers les bois de la région aurifère d'abord par le 2e lieutenant S. de la Parra ( 1 > ensuite par l'arpenteur W. L. Loth (2) et qu'à la suite des expéditions faites dans ces forêts impénétrables par ces deux hommes énergiques qui y surent braver les plus grands dangers, il fut déclaré que les régions traversées étaient montagneuses et riches en criques qui, vraisemblablement, contenaient beaucoup d'or, " la fièvre de l'or " s'empara tellement de la population que beaucoup, pour se procurer les fonds nécessaires à l'équipement d'une expédition, se démunirent de tout ce qu'ils possédaient. Si certains réussirent à faire de riches découvertes, la plupart cependant, ignorants des méthodes par lesquelles devait se faire l'exploitation, et moins heureux dans le choix du terrain à travailler, ou encore mal préparés à la rude existence des bois, revinrent à Paramaribo, aprés un temps plus ou moins long, sans avoir rien obtenu, avec une santé affaiblie et presque totalement ruinés. Mais, par contre, l'exploitation de l'or a été profitable à la caisse coloniale. Par mille hectares de terre concédés par Je gouvernement en vue des recherches aurifères, !es exploitants avaient à acquitter un droit d'exploration et d'exploitation; de plus, un droit de sortie était payé sur l'or récolté. Et bien que, par des méthodes encore très primitives, l'industrie aurifère ait été alors pratiquée, les statistiques accusent pour la période de 1875 à 1898 une exportation d'or d'une valeur de plus de 23 millions de florins. C'est donc à juste titre qu'elle fut considérée connue le soutien de la colonie, puisque, grâce à elle, l'agriculture réussit à sortir de la situation languissante où elle se trouvait depuis l'affranchissement des esclaves. § 85. — En dehors de l'appel à la vie de l'industrie minière, le gouvernement de Van Sypesteyn est encore intéressant par l'attention donnée par lui à la grande culture. Une exposition fut, en 1870, tenue à Paramaribo. L'honneur en revient à l'administrateur des finances, le baron Schimmlepenninck van der Oye, à l'initiative duquel on doit que les bâtiments réservés à l'exposition exercèrent sur toute la population et durant une longue se inaine la plus grande attraction ; et, grâce au zèle de la 1 S. de la Parra quitta la colonie peu de temps après ; quelques années plus lard ii se rendit dans les Indes Orientales en qualité de lieutenant-colonel de l'armée hollandaise, il est le premier Surinamois qui soit parvenu à un aussi haut grade militaire. 2 W. L. Loth dut encore sur l'ordre du gouvernement, et dans l'intérêt de l'industrie minière,traverser les bois de Surinam dans presque toutes les directions. Ce Surinamois a égalemeni bien mérité de son pays natal par l'établissement de nombreuses cartes de Surinam et de la Guyane.


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