Histoire de Surinam

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— 72 — à la fin du 18ème siècle. Comme, aussi bien qu'un natif de la colonie, il était au courant de la langue, des mœurs et des usages de la population, il jouit bientôt de la confiance générale et beaucoup virent en lui bien plus un vieil ami qu'un représentant du Roi. ; Au cours de ses visites aux différents districts de la colonie, il fut également reçu partout avec beaucoup d'allégresse et d'enthousiasme. Mais dès son arrivée, Van Sypesteyn se rendit compte que la situation financière de la colonie n'était plus ce qu'elle était 20 ans auparavant, lors de son premier séjour. L'affranchissement des esclaves et la suppression de la Surveillance d'Etat avaient eu pour conséquence une augmentation considérable des dépenses publiques. Dans les districts on a dû, en effet, installer non-seulement un pouvoir administratif, mais aussi .un pouvoir judiciaire, rendus indispensables par l'admission des affranchis à la pleine jouissance de leur droit de cité. Mais d'autres circonstances, indépendantes de la volonté du gouverneur, devaient jeter un grand trouble dans les finances de Surinam. C'est ainsi qu'à peine arrivé au gouvernement de la colonie il eut à déplorer la perte du magasin et du chantier des constructions navales qui furent, dans la nuit du 31 mars 1875, détruits par un incendie, préjudice qu'on évalua à plus de 100.000 florins. Egalement la cuisante sécheresse de 1877-1878 causa la perte de presque toutes les récoltes, et par suite, le chiffre des impôts recouvrés resta très au dessous des prévisions. Pour prévenir le manque d'eau, le gouverneur dut, en outre, sur divers points de la ville, faire creuser et maçonner un certain nombre de puits. De 1870 à 1879, fut dépensée dans le district de Nickerie une somme de 150.000 florins. La ville Niew-Hotterdam menaçait alors d'être engloutie par lamer, de sorte que, non loin de l'embouchure de la rivière Nickerie, entre « Margarcthenbufg » et « Waterloo» une nouvelle ville, sous le nom de Nieuw-Nickerie, dut être bâtie entièrement au compte de la colonie. C'est pourquoi, malgré la prospérité croissante de la colonie, le chiffre des subsides, au lieu de baisser, continua à monter.| .

Aussi non seulement le gouverneur renonça à son projet de faire supprimer la subvention au détriment du développement de la colonie, mais il est bon de souligner que c'est sous son gouvernement, en 1878, que la plus forte conlribution aux dépenses coloniales (600.000 florins) dut être fournie par 1 Etat, et que, depuis l'introduction de l'ordon nance organique de I860, cela a été le plus fort chiffre auquel.se soit élevée la subvention du département § 83 — En ce qui a trait à l'enseignement, le gouvernement de Van Sypesteyn a été très fécond. C'est à lui que revient l'honneur d'avoir essayé de fonder à Surinam un établissement d'enseignement secondaire. Cet établissement, ouvert le 15 novembre 1877, dut, quatre mois plus tard, sur Tordre du gouvernement hollandais, être fermé, sous le prétexte inexact que le nombre des élèves était trop faible. En


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