Histoire de Surinam

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l'obligation était faite à tous les orphelins protestants indigents de se faire admettre dans le Mettray , n'apporta aucun changement à la situation. Cette installation, qui avait coûté beaucoup d'argent à la caisse coloniale et eût pu être un triomphe pour la colonie, dut être abandonnée après une existence languissante de seulement trois ans. La mission catholique romaine fut plus heureuse avec son établissement d'orphelins. Grâce à la sollicitude de Mgr Schepers, tous les orphelins catholiques romains indigents furent réunis dans une construction située au Gravenstraat, connue sous le nom de « Vieille Banque » que le gouvernement céda gratuitement pour une durée de 25 ans. En 1864, les filles, séparées des garçons, turent mises en pension chez les religieuses. L'affluence des orphelines fut si grande, qu'on aut par la suite les transférer dans un meilleur établissement, situé à côté du couvent des religieuses où elles sont, encore maintenant, soignées et élevées avec beaucoup d'amour et de dévouement. L'orphelinat des garçons fut, en 1875, transféré sur la plantation Lirorno située à 1 h. 1\2 de distance de Paramaribo, dans le but d'habituer de bonne heure les orphelins au travail manuel et de les préparer à l'agriculture. Mais le but que la mission romaine avait eu en vue avec cet établissement ne parait pas avoir répondu à ses espérances, car les orphelins ont été, en 1887, à nouveau transférés à Paramaribo. §. 71 — Indulgent de nature, Schimph tomba très vite sous l'influence du puissant parti des planteurs, dont la plupart du temps il partagea les idées au grand préjudice de la colonie. Le grand mouvement qui, dans la métropole, tendait à procéder le plus vite possible à l'émancipation des esclaves, offusquait ce parti. En vue d'arriver à l'ajournement de cette mesure il sut engager le gouverneur à faire parvenir au ministre des colonies les informations les plus inexactes. C'est ainsi que, dans un rapport officiel, Schimph osa déclarer que l'esclavage n'existait à Surinam que de nom, alors que, de notoriété publique, les esclaves y étaient pourtant continuellement maltraités. Le ministre des colonies « Rochussen » se montra heureusement d'une opinion contraire et déposa en 1858 une proposition de loi sur la suppression de l'esclavage dans toutes les colonies néerlandaises. Comme mesure préparatoire à cette émancipation, fut décidée l'introduction à Surinam, en avril 1858, d'environ 500 Chinois de Macao engagés comme immigrants pour le travail de la terre. Quoique ces immigrants chinois eussent, au début, donné lieu à beaucoup de difficultés et qu'il y eût souvent des querelles violentes entre eux et leurs employeurs, ils n en ont pas moins été, par leur grande activité, le salut d'un grand nombre de plantations. Beaucoup s'installèren dans la colonie à l'expiration de leur contrat, et, par leur zèle et leur persévérance, y parvinrent à une grande aisance En vue également de préparer l'affranchissement des esclaves et en vertu d'un décret roval du 1er juiliet 1856, des fonction.


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