Histoire de Surinam

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— 46 — de sa colère, s'écria : « Maintenant, vous êtes suspendu, je vous suspends ! », et clôtura l'orageuse réunion. § 51. —On ne saurait méconnaître que Bonham était un honnête homme qui voulait le bien, et possédait beaucoup des qualités demandées à un bon gouverneur. Mais il n'est pas facile d'user, à sa guise, de son bon plaisir et de rigueur excessive. S'il s'était montré plus modéré, il eût été entouré de plus de considération, et le départ du dernier gouverneur anglais de Surinam n'eut pas été, par une grande partie de la population, regardé comme un heureux évènement. A lui cependant revient l'honneur d'avoir amélioré la situation financière de la colonie et surtout d'avoir empêché, dans toute la mesure du possible, les mauvais traitements des esclaves. C'est également à lui que la Hollande est redevable de ce que le district de Nickerie constitue encore maintenant une partie de Surinam. Le Gouverneur de Berbice, Gordon, soutenu par les propriétaires anglais de la plupart des plantations de Nickerie, avait, en effet, en 1813, fait au gouvernement anglais la proposition de réunir le district à Demerara, pour la raison que Nickerie était trop loin de Paramaribo et Que, par sa réunion à Demerara, il parviendrait à une plus grande prospérité. Le Gouvernement anglais soumit cette proposition à l'examen de Bonham qui déconseilla avec force d'y donner suite. Et tenant compte de cet avis, le gouvernement rejeta la suggestion de Gordon. §52. —A la grande joie des habitants, arriva en juin 1814 la nouvelle que la paix était rétablie entre l'Angleterre et la France et que le commerce entre la Hollande et Surinam était autorisé par le gouvernement. Aussi, au mois de décembre de la même année, les Surinamois, pour la première fois après tant d'années, purent revoir Hotter leur cher drapeau tricolore au màt du navire « Les Amis de Surinam », qui, sous le commandement du capitaine Kraay, entra à pleines voiles dans la rade de Paramaribo* A la paix de Paris (20 novembre 1815), la Hollande, à l'exception de Berbice, Demerara, Essequebo et le Cap de Bonne Espérance, recouvra toutes les possessious que l'Angleterre avait conquises. Surinam fut donc à nouveau une colonie néerlandaise. Bien que Bonham, en vue du rétablissement de sa santé, eût demandé et obtenu un congé, il résolut cependant de ne pas user de cette permission et de rester à son poste jusqu'au moment de la remise de la colonie au gouvernement hollandais. Cette reddition n'eut lieu que le 26 février 1816. Le pavillon anglais fut alors abaissé lentement et le drapeau tricolore hollandais hissé majestueusement. Les ligures joyeuses et les heureux cris d'allégresse montrèrent nettement que la' réunion à la Hollande, après de longues années de séparation, n'était pas à Surinam considérée comme une calamité.

XV — Surinam encore une fois colonie néerlandaise §53. — Willem I, roi des Pays-Bas, nomma comme Gouverneur de Surinam le Contre-amiral Willem Benjamin Panhuys, lequel entra en fonctions le 27 février 1816. Le premier acte du gouverneur a été, le même jour, de lancer une proclamation aux


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