Histoire de Surinam

Page 51

43

Ignorant de la langue et des mœurs du pays, Green fut vite en butte à beaucoup de difficultés ; aussi, avant d'être entièrement au courant des affaires, il n'hésita pas à demander son rappel. Il a ait déjà pourtant par sa simplicité et sa cordialité, gagné à ce point tous les cœurs que la Cour de Police, peu avant qu'il ne résignât ses fonctions, prit la décision de lui allouer en sus des appointements de 00.000 florins qu'il touchait du trésor d'Angleterre, une somme égale au montant de la subvention annuelle des fonds coloniaux. 47 — Le successeur de Green fut sir William Hugues (1805-1808) Celui-ci se lit vite connaître comme un homme sévère, mais équitable. Consciencieux même dans ce qu'il considérait comme une obligation, il exigeait de ses subordonnes l'accomplissement du devoir et une scrupuleuse fidélité Il lut si aimé et si estimé par la population que beaucoup qui, lout d'abord, avaient déploré que Surinam fût tombé sous la domination anglaise, ne Considéraient plus sous son gouvernement «•et événement comme une catastrophe. Comme le commerce n'était permis qu'aux sujets anglais et qu'en raison de la guerre entre la France et l'Angleterre aucun transport régulier, par navires anglais, ne pouvait avoir lieu, il y eut dans la colonie une telle disette qu'à la demande des colons, Hughes autorisa l'importation de comestibles de toutes sortes par des navires nord-américains, bien que cela fût contraire aux lois maritimes et commerciales de la Grande-Bretagne. Il y eut cependant un grand mécontentement sous son gouvernement ; ce fut lorsque, par décision du Parlement, la traite des nègres fut déclarée abolie, laquelle décision devait entrer en vigueur à compter du 1er janvier 1808. Le bon exemple donné ainsi par l'Angleterre fut d'ailleurs bientôt suivi par les autres puissances, de sorte qu'au commencement du 19e siècle un terme était enfin mis au déshonorant trafic des esclaves. Hughes donna sa démission en 1808, mais avant son départ, il mourut à Paramaribo le 28 septembre. 48. — Tandis que le baron Charles Bentinck (1808-1811) entrait en fonctions en remplacement de Hughes, son frère Henry Bentinck était nommé gouverneur de Demerara. Les Frères Bentinck étaient les descendants d'une ancienne famille hollandaise qui avait émigré en Angleterre pendant les troubles patriotiques des Pays-lias. Par sa justice et son esprit conciliant, Charles Bentinck acquit à Surinam beaucoup d'amis. Il s'attacha si bien au pays et à sa population que, dans le souci des intérêts de la colonie, il lui arriva parfois de perdre de vue ceux de l'empire britannique. Son indulgence confina presque à de la faiblesse, et cela l'enmena à suivre, au détriment de l'Angleterre, l'avis de Conseillers qui ne poursuivaient en tout que la satisfaction de leurs propres intérêts. Or, par suite du blocus continental décrété par Napoléon pour anéantir le commerce de l'Angleterre, les denrées coloniales ne pouvaient être vendues et se trouvaient accumulées sur les marchés anglais, et les colons faute d'argent, ne pouvaient payer leurs dettes à leurs


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.