Histoire de Surinam

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— 26 — 23. — La principale raison pour laquelle les colons, s'opposaient à la paix avec les Marrons était, selon leur opinion, que les fugitifs considéreraient cette démarche comme une preuve de fail (Jesse et que, par là, ils deviendraient encore plus insolents. Mauricius ne tint aucun compte de cette opposition et, avec Kwassie, chargea le capitaine C. 0. Creutz, à la tête de 100 soldats et de 300 esclaves, de mettre son plan à exécution. Creutz s'acquitta à merveille de la mission qui lui avait été confiée. Après qu'il eut, pour inspirer la crainte aux Marrons, détruit quatre de leurs villages, il dépêcha quelques guides vers eux afin de connaître leurs sentiments à l'égard de la conclusion d'un accord. Comme marque de soumission, les Marrons renvoyèrent les guides avec de la terre, un arc et des flèches. Une entrevue eut alors lieu entre Creutz et Adoe, le chef des nègres Saramaccas. Adoe montra, à cette occasion, qu'il avait le cœur bien placé. A la demande de Creutz tendant à savoir où était le village des nègres Loangos qui étaient alors les Marrons les plus redoutables, il répondit franchement qu'il ne lui était pas possible de déférer à cette demande, car ces nègres appartenaient à une tribu en relations d'amitié avec lui. Adoe reçut de Creutz une canne avec pomme d'argent, et celui-ci lui promit en outre de lui faire parvenir l'année suivante beaucoup de présents de la part du gouvernement. De son côté et comme gage d'amité, Adoe fit don à Creutz d'un arc et d'un paquet de flèches, et, en outre, ajouta la promesse que toutes les hostilitéscesseraient en attendant la conclusion de la paix. L'année suivante, un certain Piolet, accompagné d'une vingtaine d'esclaves, fut, par le gouverneur, chargé de la remise des présents promis, mais, attaqué en route par Samsam chef de Papadorp, Picolet prit la fuite en abandonnant les cadeaux destinés à Adoe. Or, lorsqu'à l'époque fixée celui-ci constata que rien ne lui parvenait, il présuma que les blancs avaient voulu le payer de belles paroles jusqu'à ce que le renfort attendu de Hollande fût arrivé. Il considéra alors l'armistice comme rompu et recommença à cœur joie à piller et à assassiner. 24. — Le Baron de Sporche (1751-1752) fut, après le départ de Mauricius, chargé du gouvernement de la colonie. Il se montra très indulgent à l'égard des ennemis de son prédécesseur et put, de la sorte, réussir à apaiser les esprits. C'est ainsi qu'il rétablit dans sa dignité l'israélite C>rilho qui, comme capitaine de Indien dit volk die kunst naar waarde wist te noemen Met zou hem wis Apol, in plaats van Quassi noemen ». TRADUCTION :

« Ici repose un vieillard qui, dans le courant de sa vie, Donna au pays beaucoup de preuves d attachement et de ressentiment Qui, et le nègre et l'indien de l'ouest, Par son art magique frappa sans cesse d'étonnement, Si ce peuple savait célébrer cet art à sa valeur Au lieu de Quassi il l'appellerai certainement Apollon. »


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