Histoire de Surinam

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— 24 — également accessible aux esclaves, n'aboutissaient point, et cela parce que selon lui la conversion des prétendus chrétiens aurait dû précéder celle des paiens. Cependant, comme la Hollande avait pris part à la guerre de succession d'Autriche, Mauricius, dans.la crainte d'une attaque des Français, fit, en vue de cette éventualité, construire la redoute Purmerend, dont le tir, en liaison avec le feu du fort New-Amsterdam, devait rendre difficile l'entrée de la rivière de Suriname. Sur sa proposition, un plan fut formé, en 1747, pour effectuer une colonisation par des cultivateurs européens. A cette lin, quelques cultivateurs allemands furent, à des conditions avantageuses, invités à venir s'établir dans la colonie; quelques paysans du Palatinat et quelques familles suisses répondirent de bon cœur à cet appel. L'Administration leur donna à l'oranjepad, bande de terre située entre les rivières Para et Suriname, des champs, des instruments aratoires et du bétail. Des habitations furent construites pour eux; ils eurent également quelques esclaves pour leur venir en aide dans le travail. Au début, tout marcha à souhait, les colons s'appliquèrent ardemment à la pratique de la petite culture,et, bientôt, ils- commencèrent à jouir de quelque bien-être. Ils se livraient malheureusement à une vie déréglée, d'où résultèrent parmi eux de fortes maladies dont beaucoup succombèrent; ils furent également très inquiétés par les incursions continuelles des Marrons. De sorte que cette colonisation, pleine de promesses, déjà en 1751, était entièrement anéantie. Les ennemis de Mauricius ne manquèrent pas de lui reprocher cet insuccès. Mais en dépit de cet échec, le gouverneur Van der Meer (17541756) essaya de nouveau, en 1754, de faire naître un établissement à l'Oranjepad. D'accord avec la cour de police, il résolut d'y élever un petit village. A tous ceux qui s'engageraient à aller s'y établir durant dix années consécutives, il devait être fourni des demeures convenables, avec champs, quelques têtes de bétail et tout ce qui pouvait leur être encore nécessaire. A des conditions aussi avantageuses, beaucoup consentirent à s'installer d l'Oranjepad. Un maire appelé Bulow, fut nommé pour cet établissement, et parmi les nouveaux colons furent choisis deux échevins qui, avec le maire, constituèrent l'Administration locale. Cette colonisation parais sait, au début, devoir réussir très bien. En peu de temps, le nombre des nouveaux colons s'accrut tellement que deux autres échevins et un chirurgien y furent nommé; on devait même y construire une église et une école. Cela ne dura pourtant pas longtemps, une brouillerie s'éleva entre le maire et les colons, et elle fut si aigüe que le maire dut être destitué et une autre méthode d'administration locale instituée. L'ordre une fois rétabli, les colons s'appliquèrent avec ardeur à la culture de la terre; il apparut pourtant vite que la plus grande partie du terrain était infertile et n'était guère propre â l'agriculture. La récolte ne répondant pas aux espérances, l'établissement ne tarda à péricliter. Et, comme les frais étaient très élevés, comme le but envisagé de faire de cet établissement un rem-


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