Histoire de Surinam

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— 20 — l'avance éventuelle de l'ennemi, choisit, à cette fin, à la jonction du Suriname et du Commswijne, une pièce de terre marécageuse, le Krabbendam, où il projeta de construire un foil. Ce fort, qui reçut le nom de New-Amsterdam, pouvait, si l'on se plaçait dans la direction, de Braamspunt, avoir pleine vue sur la mer et prendre sous la portée de son canon tout navire entrant. Commencé en 1734 sous le gouverneur Jacob Alexander Henry de Chenses et sous la direction de l'ingénieur Dominique de Marels, il ne fut achevé qu'on 1747 sous le gouverneur Mauricius. VI. — Situation de la Colonie après (l'invasion de Cassard et jusqu'à l'arrivée de Mauricius (1712-1742).

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18. — Après l'invasion de Cassard et jusqu'à l'arrivée de Mauricius la colonie eut une période difficile. Elle paraissait tout près de sa ruine. Les gouverneurs se succédaient sans pouvoir apporter quelque amélioration a cette situation déplorable. Des conseils de police et de la cour de justice scréés par San von Scharphuisen, ils ne subissaient que de l'oppoition. Les conseillers de police, plaçant souvent leur intérêt personnel au-dessus de celui de la colonie, adoptaient continuellement une attitude hostile à tous les gouverneurs qui voulaient prendre en mains les intérêts de la Société Concessionnaire. Comme les plus riches habitants en faisaient partie, ils s'opposèrent à toute nouvelle imposition, donnant en quelque sorte aux autres cito yens l'exemple pour se soustraire au payement de leurs redevances. De la sorte, au lieu de collaboration, la plupart des gouverneurs supportèrent la plus vive opposition de ceux-là mêmes qui étaient appelés â veiller avec eux aux intérêts de la colonie. Toutefois, on doit reconnaître qu'ils n'eurent pas toujours tort; que, certaines fois, ils eurent le droit de leur côté, bien que leur façon d'agir dans la circonstance méritât d'être critiquée. Mais ce n'est pas seulement l'absence de collaboration entre les gouverneurs et les conseillers de police qui entravait le développement de la colonie, il y eut aussi les incursions des Marrons Au commencement du dix-huitième siècle, le nombre des esclaves en fuite s'élevait déjà à près de six mille. Par l'invasion de Cassard, ce nombre fut presque doublé, au point qu'ils se crurent assez forts pour engager la lutte contre les colons. Tout d'abord, les Marrons se bornèrent à piller les plantations à la nuit, et, avant la pointe du jour, ils retournaient dans leuis sûres retraites avec un riche butin. Mais, au fur et à mesure qu'ils prenaient conscience de leur puissance, ils devenaient de plus en plus audacieux, et, finalement, c'est en plein jour qu'ils vinrent commettre leurs déprédations. Ainsi, à la date du 28 Juin 1730, les Marrons du village de Klaad, district de Saramacca, firent une brutale expédition de pillage sur la plantation Berg-en-dal, propriété du gouverneur Corel de Cheuses (1728-1734) où les esclaves étaient humainement traités et, pour cette raison, étaient très attachés à leurs maîtres. Ils


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