Histoire de Surinam

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— 18 — lui profiter plus tard. Lorsqu'en 1696, il entreprit son voyage de retour en Hollande, méconnu par beaucoup et surtout haï par les Israélites, il tomba entre les mains de pirates français qui le tinrent prisonnier pendant quelque temps à St Malo (au nord de la France). L'autorité publique de l'endroit, eu égard au bon traitement que les Français avaient eu en 1696, lui accorda la liberté de poursuivre son voyage. Parmi les vaillants défenseurs de Paramaribo contre l'attaque de Du Casse se trouvait Aerssen de t hatillon qui fut même blessé mais se rétablit vite à la grande joie de la population. Il méritait pleinement la considération et l'amour que les habitants de Surinam lui témoignèrent. A lui, en effet, revient l'honneur d'y avoirle premier introduit le cacao ; on lui doit également que la Colonie, en 1689, ne tombât point entre les mains des Français. A près qu'il eut réglé la succession de son père, il partit pour la Hollande où il fut en 1712 nommé vice-amiral des Pays-Bas. Quelque temps après Du Casse, les Français, dirigés par de Gennis et Ferroles, tentèrent une nouvelle attaque, mais ils repartirent presqu'aussitôt, ayant été devant Braamspunt, avisés par quelques Indiens, qu'il y avait dans le port deux navires de guerre A son arrivée à Surinam, le gouverneur van Scharphuisen eut l'imprudence d'accueillir d'une manière peu bienveillante] l'influent israélite Samuel Cohen Nassij; il était, en effet, déjà venu à sa connaissance, en Hollande même, que Nassy se trouvait à la tête du parti qui avait contrecarré et calomnié van Sommelsdijck. L'ambitieux Nassy qui, par sa richesse et son influence, croyait être l'égal sinon le supérieur du gouverneur, fut très irrité de la réception désobligeante qui lui avait été ainsi faite et, pour cette raison, jura là perte du chef de la Colonie. Dans ce but, il quitta Surinam et s'établit à Amsterdam où il ne négligea rien pour obtenir du gouvernement le rappel de van Scharphuisen. Les Israélites les plus importants adressèrent eux aussi aux Directeurs de la Société Concessionnaire, une requête urgente tendant au même but. Le Gouverneur, découragé par tant de méconnaissance et d'opposition, demanda lui-même son rappel qui fut honorablement accepté. Pour le remplacer fut nommé M. Paulus van der Veen à qui, le 14 mai 1696, il remit les rênes du gouvernement. Sous l'administration paisible de P. van der Veen (1696-1707) la colonie put se développer sans trouble. L'agriculture s'étendit de plus en plus. La Culture du sucre et le commerce des bois de lettre (bois de marqueterie) rapportaient des bénéfices considérables. Malheureusement, il n'a point su pourvoir à la défense de la Colonie contre une attaque de l'ennemi, et les colons n'allaient pas tarder à en subir les fâcheuses conséquences. Durant le gouvernement de Johan de Goyer (1710-1715), deux navires, placés sous le commandement de l'amiral Jacques tassard sur l'ordre du gouvernement français, entrérent â pleines voiles dans la rivière de Surinam et commencèrent immédiatement le bombardement du fort. De même qu'en 1696, la population opposa une résistance si opiniâtre que l'ennemi, après deux jours, dut


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