Histoire de Surinam

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— 17 pitaine Abraham van Vredenburg et les officiers De Kouper, Rayneoal et de Graff. Les magasins et l'hôtel du gouvernement furent pillés. Ala nuit, dans le fort, ils enterrèrent avec les honneurs militaires le corps du Gouverneur assassiné. Ils étaient alors maîtres de la Colonie. L'anxiété était si grande que le Conseil de police, pour garantir la vie et les terres des habitants, conclut avec les mutins un accord provisoire aux termes duquel il leur était promis une amnistie complète s'ils se soumettaient volontairement. Cependant, on eut, dans les districts, connaissance de ce qui était arrivé, et les officiers, avec des militaires et la garde civique existant en ces endroits, partirent pour le chef-lieu. Sur ces entrefaites. Van Vredenburg réussit à s'échapper et, aidé de l'officier Meunix il partit de Wajampibo contre les insurgés et les lit prisonniers à bord du navire de guerre, la Salamandre sur lequel ils s'étaient réfugiés. Les onze meurtriers furent condamnés à mort et une soixantaine d'autres, expédiés en Hollande, y furent exécutés. Madame van Sommelsdijck offrit en vente la part de son mari dans la Colonie, d'abord à la Société Concessionnaire et ensuite au stathouder Guillaume III, mais elle ne réussit pas à traiter. Ce n'est qu'en 1770 que la ville d'Amsterdam acheta cette part aux héritiers de van Sommelsdijck pour 700.000 florins. 10. - La mort de van Sommelsdick fut une grande perte pour Surinam. La main ferme avec laquelle il avait tenu les rênes avait cependant, en peu de temps, transformé Paramaribo en une petite ville propre et régulière. Les Etats Généraux apprirent égaillent avec tristesse la douloureuse nouvelle de sa mort, ils offrirent alors à son fils, François van Aerssen de Chatillon qui, se trouvait dans la Colonie, le gouvernement de Surinam. Mais celuici crut devoir décliner cet honneur, et le choix du Conseil de police tomba sur Jan van Scharphuisen qui, en raison de son long séjour dans la colonie, était très au courant des personnes et des choses. Le commandeur van Viedenburg qui, depuis 1088, gérait l'administration, lui passa Je pouvoir le 9 mars 1689. Scharphuisen, â peine entré en fonctions, s'efforça de mettre ordre à la situation embarrassée dans laquelle se trouvait la colonie depuis la mort de van Sommelsdijck. En prévision d'une attaque toujours possible de la part des Français, il se mit sans retard à fortifier Zélandia, et il y travaillait lorsque le 6 mai 1689, une flotte française de 9 bâtiments de guerre, sous le commandement de l'amiral Du Casse, entra à pleines voiles dans le port. Le fort, bravement défendu par des soldats et par des bourgeois, supporta un bombardement de trois, jours. La résistance fut si formidable que Du Casse, pour garantir sa propre sécurité, dut reprendre; le large. Il le lit même avec une telle hâte qu'un de ses navires resta échoué sur le banc de vase de Coppename et dut se rendre à discrétion. Van Scharphuisen laissa l'équipage de ce navire se fournir du nécessaire et lui procura l'occasion de partir pour une île française. Ce traitement généreux à l'égard de ces prisonniers devait


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