Histoire de Surinam

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— 13 — comme gouverneur. Ces trois participants formèrent ainsi une nouvelle compagnie qui prit le nom de Société concessionnaire de Surinam. La,souveraineté continuait à appartenir aux: Etats Généraux, mais la Compagnie des Indes Occidentales était obligée d'y importer annuellement un nombre déterminé d'esclaves. Le privilège précédemment accordé à cette compagnie demeura en vigueur et passa à la société concessionnaire. Dans cet acte était définie la manière d'administrer la colonie et réglé ses rapports avec la métropole. Il peut donc être considéré comme la charte fondamentale ou le règlement organique de Surinam. En vertu de ce privilège, la Société avait le droit de lever des impôts; trois de ces impôts : la capitation, les droits d'entrée et de sortie et les droits sur les ventes publiques revenaient à la Société à la charge, par elle, de pourvoir aux moyens de défense de la colonie et à l'entretien de la garnison. Le produit des autres impôts devait servir au maintien en bon état des différents bâtiments du Gouvernement.

V. — Le Gouvernement de Cornelis van Aerssen van Sommelsdijck (1683-1688) et les invnsionsdes Français 13. — Sommelsdijrk arriva à Paramaribo le 24 novembre 1683 par le navire « .Jonge Pieter » (Jeune ou Petit Pierre). La situation de Surinam était alors loin d'être tout en rose. Par le départ des colons anglais beaucoup de plantations étaient délaissées. Le dérèglement des planteurs, les mauvais traitements des esclaves, les incursions des Indiens, les querelies intestines entre les habitants entravaient extrêmement le développement de cette colonie si richement dotée par la nature. Né d'une famille riche et respectable - un de ses ancêtres fut pendant longtemps ambassadeur des Provinces-Unies à la cour d'Henrii IV et de Louis XIV,— Cornelis Aerssen van SoMmelsdijck élevé à la cour du stathouder Guillaume II, tut le compagne:: de l' « Enfant d'Etat » qui fut plus tard le si célèbre stathouder Guilluame III. Comme colonel d'un régiment de cavalerie, il aida en 1672 à défendre son sol natal de l'invasion des Français. Généreux et chevaleresque de nature, il joignait â la piété une grande tolérance religieuse, et était même aussi charitable que juste. Il est dommage que, par son caractère emporté et une certaine brusquerie, il se soit aliéné bien des gens et que, par une trop grande sévérité, il se soit fait beaucoup d'ennemis. A dater de son arrivée commença une nouvelle ère pour la colonie, et, d'une main Sûre, fut par lui posé le fondement de sa prospérité et de son bien-être ultérieurs.

Paramaribo était alors un grand hameau d'une soixantaine de maisons irrégulières et mal bâties. La plupart des colons demeuraient sur les plantations et c'est là que se trouvaient les plus


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