Histoire de Surinam

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100 — La nomination do cette commission était la conséquence de la grande impression produite par une brochure intitulée ; « Attachés par un fil rouge. Emigration, Colonisation, Surinam. » Elle était écrite par « H. Pijttersen, membre de la Deuxième Chambre, qui déjà, par la parole et par la plume, avait donné à Surinam des marques de sa grande sollicitude. L'auteur donnait, dans cet écrit, beaucoup d'avertissementsutiles à la prospérité de Surinam et recommandait entr'autres que la colonisation fût faite par des Hollandais. De même ■ qu'à van Eden, Surinam est très redevable à Pijttersen des louables efforts qu'il a faits pour contribuer à son bien-être, en indiquant les obstacles susceptiples de contrarier la marche de son développement progressif et en fixant l'attention sur de nouvelles ressources. La commission de colonisation ne fut prête avec son rapport qu'en avril 1896, c'est à dire quatre ans après sa constitution. Il résultait de ce rapport que la Commission « était plus pénétrée de l'opportunité d'une immigration par des Européens que de sa possibilité ». En replaçant sous ses yeux le pitoyable et complet échec de la colonisation à Groningen dans le Saramacca, en 1846, elle hésitait en effet à répondre à la question de savoir si la colonisation par des cultivateurs hollandais était possible à Surinam. En février 1896, quelques semaines par conséquent avant que ce rapport ne fût établi, quelques végétariens allemands, qui voulaient s'établir dans les hautes régions de Surinam pour y pratiquer la petite culture, vinrent de leur propre mouvement à Paramaribo. Comme ils étaient munis de bons certificats et qu'ils laissèrent l'impression d'être des hommes honnêtes, l'Administration ne vit aucun inconvénient à leur permettre de s'établir dans la colonie. Lt gouvernement leur offrit même l'assistance nécessaire pour faire le choix d'un lieu d'installation. Leur choix tomba sur le terrain Weltevreden, dans le voisinage de Berg-en-dal. Quoiqu'on leur indiquât que cette région n'était pas convenable au but envisagé et était malsain, ils n'en firent pas moins leur volonté. Mais il ne s'était pas passé beaucoup de temps que déjà quelques-uns mouraient de la malaria, et les autres, ce voyant, dès le 2 avril, retournaient à la ville, eux aussi mortellement atteints. Ainsi cet essai de colonisation ne réussit pas encore, et ce fut bien déplorable pour Surinam, car son succès aurait pu avoir pour conséquence de faire diriger vers ce pays un fort courant de colons allemands. § 110. — Le 21 Juin 1895, les cultivateurs, issus de la malheureuse colonisation de Saramacca, qui avec le concours du Gouverneur Van Raders, s'étaient établis aux environs de Paramaribo, commémorèrent le jour où, 50 ans auparavant, ils étaient venus à Surinam. Ils avaient réussi, après une pénible lutte pour la vie, à parvenir à un certain degré de bien-être. Les fermes florissantes ou


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