Histoire de Surinam

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— 94 — Selon cette ordonnance, l'établissement Batavia au Coppename où, depuis 1823, les lépreux étaient l'objet de soins de la part du Gouvernement, serait supprimé, et tous les lépreux placés sous la surveillance des ecclésiastiques catholiques romains dans leur établissement du Grand Chatillon au Boven-Surinam. Le but que le Gouverneur avait en vue était, par ce moyen, d'améliorer le sort des lépreux, qui à Batavia, éloigné et difficile à atteindre, devaient supporter les plus grandes misères. Mais les conseils des différentes paroisses protestantes, considérant que la liberté religieuse des malades ne serait pas suffisamment garantie, étant donne que, selon l'ordonnance, ni les protestants ni les israélites ne pourraient dans l'établissement, tenir dé réunion religieuse, présentèrent une adresse aux Etats coloniaux, dans laquelle l'adoption de l'ordonnance était déconseillée. Elle fut pourtant acceptée par les Etats le 2 juillet 1892 et promulguée dès le 22 par le gouverneur. Celui-ci passa ensuite avec le clergé catholique romain un contrat provisoire subordonné à la ratification du gouvernement hollandais. Cet acte du gouverneur produisit-une impression très fâcheuse sur la population hollandaise. Les administrateurs des églises protestantes et une des dix centaines de membres des différentes sectes religieuses s'adressèrent alors à S. M. la Reine Régente avec prière d'ordonner la révocation de l'ordonnance. Il en résulta que le Ministre des Colonies « van Dedem » invita le gouverneur à s'entendre avec le chef de la paroisse catholique romaine â l'effet de trouver le moyen de dédommager cette paroisse de l'opposition faite au contrat passé conditionnellement avec elle. Mr. Wulfing, Vicaire apostolique de Surinam, n'eut pas cependant la liberté d'agréer les propositions qui lui étaient faites a ce sujet par le gouverneur, de sorte que le contrai dut alors être résilié. § 106.— Comme l'Ecuyer Van Asch van Wijck était convaincu que, pour le relèvement de la colonie, les voies de communication, le drainage, les chemins terrestres et les voies fluviales devaient être améliorés, il fit établir des chemins vicinaux dans différents districts, fit l'acquisition de bateaux à vapeur pour renforcer l'effectif de la flotte coloniale et il n'hésita pas à ouvrir de nouveaux chapitres à son budget pour l'exercice 1893. ce qui fit monter le chiffre de la subvention a plus de six tonnes d'or (600,000 florins,) Cette somme fut ramenée par le ministre des colonies à trois tonnes, car, d après lui, beaucoup d'articles n'étaient pas suffisamment justifiés et certains autres ne lui apparaissaient pas tout à fait nécessaires au développement de la colonie. Beaucoup d'articles biffés furent, par le Gouverneur, reportés au budget pour 1894, et ils furent alors, bien que le chiffre de la subvention s'élevât à près d'un demi-million de florins, approuvés aussi bien par Je Ministre des colonies que par les Etats généraux.


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