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que nous avions perdu Mr. de Murinais, quand Barthélemy tomba malade et parut aussi sérieusement attaque; on eut heureusement le temps d'envoyer a Cayenne pour prévenir Jeannet qui envoya une goélette pour transporter Barthélemy a l'hôpital. Nous lui dimes adieu n'espérant plus de le revoir. Son fidele ami le Tellier obtint la permission de l'accompagner. Malgré la certitude que nous étions ensevelis vivants, malgré les funestes présages qui nous eux ironnoient, chacun de nous s'arma de courage, et se roidit contre la nécessité. Les discussions politiques, les conversations particulières remplissoient beaucoup de temps. Notre malheur commun étoit le sujet intarissable de tous nos entretiens. A Dieu ne plaise que je voulusse reproduire les disputes, dont je fus témoin. Des hommes dont les opinions, les professions, les talents, les intérêts différaient, autant que l'âge et les passions, se trouvoient reduits à une vie monotone et semblable, et il résultoit de leur situation respective un tableau mouvant fort intéressant et fort instrutif. Je n'entreIl
n'y
avoit
pas plus
prendrai point
de
le
d'une
liver.
semaine
Maigre': la confusion
que
les
créer de motifs de vengeance, on sait assez quelle part differente prirent aux événements qui précédèrent cette catastrophe, tels ci tels membres des deux conseils, cl ce n'est pas dans l'état passif d'une commune adversité, que se rapprochent ceux dont les jugements et les vues ne s'accordèrent pas lorsqu'ils étoient en action. Je me bornerai donc à dire que
auteurs
du
1
8
fructidor
durent
établir pour
chacun de nous se fit des occupations, ou chercha des distractions
suivant
gouts sérénité
ses
et ses habitudes.
proportionner sans effort, a la multiplicité de nos infortunes, montroit tant de calme, une humeur si égale que ceux qui le connoissoient peu, ceux qui ne l'a voient pas entendu appeller sa Marbois dont la
d'aine sembloit se