Journal de l'adjudant général Ramel

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côté de la chapelle est un hangard ou cabaret, sous autre-

lequel sont bâties huit mauvaises cases qui servoient

lois de prison pour les nègres marons et les criminels

En lace de l'entrée du fort est le logement du gardemagasin : les terres-pleines des bastions sont occupées par des magasins de vivres et de munitions; et l'un des quatre, celui du nord, du coté de la garde :

l'espace qui

rivière, sert de corps-de-

reste au milieu du

fort est planté

d'orangers. Le fort est armé et bien entretenu. Le commandant nous conduisit d'abord vers le hangard,

et nous montrant les cases : « Voila, dit-il, le logement qui vous est destiné.

Billaud-Varennes occupoit une de ces

cases; les sept autres dévoient être réparties entre les

seize

déportés, et, suivant leur inégale proportion, en recevoir tel ou tel nombre.

Le commandant s'adressant à M. de Murinais, comme au plus âgé, en désignant une des cases qui ne devoit contenir qu'un seul prisonnier; lui dit : « Celle-ci pourrait vous convenir. » « Mettez-moi à la plus proche du cimetière,

répondit le vieux general, c'est celle qui me convient. » Après avoir forcé notre brave doyen à prendre cette première case, pour lui seul, les autres furent partagées entre les quinze déportés, et le sort régla les logemens de la manière suivante : 2°

case,

3° 4e

— —

Pichegru et Marbois. Villot, la Rue et Dossonville.

Aubry , seul.

5e

Bourdon et Rovère.

6e

Lafond, Tronçon-Ducoudray

7e

Brothier,

la

et Barthélemy, Villeheurnois, Letellier et Ramel.

Le commandant lit donner un hamac à chacun de nous : il

n'y avoit dans les

cases ni lits, ni tables, ni chaises,

aucun meuble, aucun ustenile


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