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de la séparation cruelle de Marbois. Cette Dame étoit dans sa terre auprès de Metz Lorsqu'elle apprit l'arrestation de son nous fûmes témoins de l'entrevue et
de Mr et de Madame
mari. Elle vola aussitôt à Paris, mais n'arriva qu'après notre
Elle suivit le convoi sans se donner le tems de demander au Directoire une permission de voir son mari à l'endroit où elle pourroit l'atteindre, le commissaire du pouvoir exécutif à Blois se servit de ce prétexte pour refuser sa demande. Elle fut aussi repoussée parle commandant Dutertre. Enfin quelques momens seulement avant notre départ, départ.
en montrant aux geoliers la permission qu'on lui avoit donnée,
pour entrer au temple, elle obtint celle de pénétrer
dans notre prison; on ne lui accorda qu'un quart d'heure
tenoit sa montre à la main. Un peu avant que la dernière minute fût écoulée, Marbois recueillant ses forces, conduisit vers nous sa respectable compagne qui eut et un officier
peine a reconnaître Barthelemij et Ducoudraij tant ils étoient
déjà changés,
je vous présente Madame de Marbois qui au moment de se séparer de «
moi, veut aussi
Mes compagnons, nous dit-il,
VOUS
faire ses adieux. » Nous l'entourâmes
avec transport ; elle nous souhaita, non du courage, mais de la force et de la saute. Comme elle fondoit en larmes, « Parlés,
partés, lui dit Marbois avec fermeté, il en est tems »; il l'embrassa, l'emporta dans ses bras jusqu'à la porte de la prison qu'il ouvrit et referma lui-même, puis tomba évanoui sur le pave. Nous volâmes a son secours. « Mes amis, nous
qu'il eut repris ses sens, me voila tout entier, retrouvé la source de mon courage; » en effet depuis ce moment, il fût moins abattu par la maladie, il recouvra une partie de ses forces, cl avec elle celle contenance ferme et dit-il, dès j'ai
cette sérenité compagne du vrai coinage. Les apprets de
départ de Blois furent si longs que nous eumes lieu de craindre qu'on ne nous y lit séjourner. Nous apprîmes notre