— 114 — dirigé que le vent du boulet renversa le pilote qui tenoit le gouvernail, notre bâtiment n'étant plus dirigé fût entraîné par les courants par le travers de la rivière de Corentin dans la
quelle nous
nous trouvions,
nous
manquâmes
chavirer. Ouelles furent notre surprise
et nos craintes quand nous
nous entendîmes bêler en francois! je n'apperçus que des
negres sur le pont, et je ne me doutai pas que nous ne fussions tombés entre les mains d'un corsaire de Hugues, surtout quand je vis le capitaine mettre son canot à la mer manœuvré par six negres. Mr. de Batenburg qui n'étoit pas plus tranquille
que nous, monte sur le pont et après avoir
un instant le canot, s'écrie : Bonjour capitaine Anderson, je vous reconnois, comment vous portez-vous? Nous respirâmes. C'étoit en effet le capitaine Anderson, qui peu de tems auparavant avoit visité à la hauteur des Canaries le bâtiment sur le quel se trouvoit Mr. de Batenburg en venant d'Europe : il fût très honnête, et quand il apprit qui nous fixé
étions, il nous offrit de nous escorter, il nous assura que la côte était infestée des corsaires de Hugues. Le lendemain
notre pilote eut connoissance de la rivière de Berbice et s'en approcha pour pouvoir mettre 2 juillet à la pointe du jour,
à terre Mr. de Batenburg; comme nous nous disposions à mettre notre canot à la mer, un vaisseau que nous avions
dépuis quelques heures, nous tira plusieurs coups de canon. Nous avions juge que c'étoit un vaisseau anglois, mais sa manœuvre, et son obstination à nous faire amener, quoiqu'il nous vit louvoyer a l'entrée de la rivière de Berbice, nous persuada que c'étoit un corsaire francois, et en effet à peine fumes nous sous le canon du fort St. André, qu'il vint mouiller, hors de la portée, pour bloquer la rivière. Nous nous déterminâmes a relâcher nous mêmes à Berbice colonie hollandoise occupée par les Anglais; nous observé