Journal de l'adjudant général Ramel

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— 105 — comme il nous l'a assuré depuis, et certes il eut été difficile de reconnaître aucun de nous; il nous demanda si nous avions touché à Sinamary, nous repondimes que non. « Et que font, nous dit-il, ces malheureux

Pichegru et Barthé-

lemy et leurs compagnons d'infortune? »nous lui dîmes qu'ils avaient été bien malheureux, mais que dans ce moment ils esperaient que leur sort allait changer.

Après avoir pourvu à nos premiers besoins, le Commandant du poste nous prévint qu'il allait rendre compte de notre arrivée au gouverneur de la colonie; il ne nous cacha pas le motif de la surveillance qui lui était particulièrement recommandée à l'égard des français. La Colonie de Surinam était préservée

par la vigilance de son chef des

troubles qui avaient ruiné tontes les possessions françaises.

plus heureux, conséquent plus laborieux, que s'ils avaient reçu le funeste présent d'une liberté illusoire. Jeannet mécontent Les negres esclaves y étaient mieux traités,

et par

de quelque refus à des demandes indiscrettes d'argent ou de vivres, avait dit, qu'il seaurait bien se venger de ces Aristocrates, et qu'il «

révolutionerait Surinam ». Ainsi les com-

mandants des forts de la côte avaient ordre d'observer de

près les français qui aborderaient. Nous écrivimes au gouverneur, nous lui exposions en peu de mots les atrocités commises envers nous, tant en France qu'à Sinamary, notre évasion, notre naufrage, nous réclamions au nom de l'humanité et de l'honneur, protection et sûreté. Il y a

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lieues de Monte-Krick à

de la colonie de Surinam où le

Paramaribo capitale

gouverneur fait sa rési-

dence Nous passames la journée du 12 à nous

reposer, à soigner

ceux d'entre nous que les premiers raffraichissements rappelaient plus

difficilement à la vie, Dossonville chez qui se


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