Journal de l'adjudant général Ramel

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brize fraîchit : la mer étoit belle, mais en gagnant le large nous courions le risque de nous égarer, et si nous suivions la côte de trop près, nous pouvions nous brizer sur les écueils dont elle est parsemée jusqu'à Iraconbo; la lune parut tout à coup, comme; pour éclairer notre marche, ce moment fût délicieux, nous nous félicitâmes, nous remerciâmes la Providence, et notre généreux pilote Barrick, qui étoit dans un état affreux, enflé et meurtri par les piqures La

de moustics.

heureusement depuis environ deux heures, lorsque nous entendîmes trois coups de canon; deux du Nous voguions

fort de Sinamary, et un de la redoute de la pointe;; bientôt

répéta les trois coups de canon : nous ne pûmes douter que notre fuite ne fût découverte, nous ne redoutions déjà plus les poursuites directes de Sinamary, où il n'y avoit pas un seul bateau qui put être armé, nous avions d'ailleurs assez d'avance, les bâtiments que nous avions laisse en rade; auraient seuils pu nous donner la chasse; mais les capitaines Poisvert et Brachet auxquels le commandant Aimé ne pouvoit donner des ordres, n'auroient point appareillé sans un ordre de Jeannet. Nous n'avions donc à redouter que le détachement d'Iraconbo, que nous sçavions n'être composé que de douze hommes, ils ne pouvoient venir à notre rencontre, que dans un bateau a peu près comme le nôtre avec huit ou dix hommes armes; nous continuâmes à ranger la côte, préparant nos armes, et bie n déterminés a nous défendre si nous étions attaqués, ou qu'on chercha à nous barrer le passage sous le fort d'Iraconbo. A quatre heures du matin deux coups de canon se firent entendre dans l'est, et dans la minute il y fut répondu par un coup qui partit presqu'à nos oreilles, nous étions devant le fort, il étoit nuit encore, rien ne parut, nous marchions

après le poste d'Iraconbo


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