Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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( 55 ) tems, sans coup férir; l'officier qui a remis Villeneau sur le ponton , a dit aux Français prisonniers qui se trouvoient sur son passage: « Il n'y a point d'homme en France aussi lâche que celui-là. Nous serions bientôt à Paris, si tous lui ressembloient. » Villeneau avoit à son bord l'Anglo-Américain qui étoit arrivé trop tard, pour donner les papiers aux huit

évadés de la première déportation. Son bâtiment ayant mouillé trop près de Synnamary, il fut pris par un croiseur cayennais et amené à la capitale où il avoit la ville pour prison. Son bâtiment fut confisqué; l'agent lui rendit sa liberté et un baril de farine pour se rendre à Surinam : il va au magasin , demande un baril estampé d'un numéro qu'il indique. Il prend fantaisie au garde-magasin de le visiter; il se trouve des passe-ports au fond du tonneau : Jeannet fait resserrer le capitaine et l'embarque sur la Décade avec les pièces à sa charge. Ce brave homme, nommé Tilly, en laissant son geolier prisonnier dans la rade de Plymouth, alla à Londres, et retrouva chez M. Wickam, l'adjudant Ramel, Pickegru , Dossonville et de La Rue. Villeneau l'avoit si maltraité , qu'ils le prirent pour un phantôme. Quelle reconnoissance ! Quelle heureuse rencontre !


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