Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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on les suspendit pour ménager ma liberté, car j'étois condamné à l'exil à perpétuité , sans que je le susse. Comme c'étoit pour opinions, je me croyois compris dans l'arrêté de rappel de l'an 8. Le gouvernement, sensible à mes malheurs, fermoit les yeux sur mon retour. Je fis imprimer le commencement de ce livre.Comme j'y parle du jugement qui me condamne à l'exil , le ministre fit suspendre l'impression ; je réclamai avec instance, et forçai, sans m'en douter, le gouvernement de lancer contre moi un nouveau mandat d'arrêt daté du 24 floréal an 10. Cette nouvelle détention de dix-huit mois a coûté la vie à l'amie généreuse qui m'avoit donné asile à mon retour à Paris ; mais j'en ai conservé deux qui ne* m'ont jamais abandonné. Les noms de Mercier et de Cahouet méritent de ma part une éternelle reconnoissance. Que de sacrifices ! que de démarches! que de peines! que de soins! O amitié, attachement , vertu , je vous rends hommage en célébrant leurs noms ! J'avois choisi moi-même la prison de SaintePélagie, rue de la Clef, faubourg Saint-Mar-


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