Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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( 372 ) gleterre, et nous au Havre ; le capitaine nous fit rendre nos malles , appela un pêcheur Français avec qui nous fîmes marché à raison de cent écus pour les charger dans sa barque : ce dénouement qui combloit de joie la majorité , coûtoit cher à quelques-uns qui étoient très-intéressés dans la cargaison. Le malheur nous suivit à la piste , jusqu'à ce que nous eussions mis pied à terre. La mer continuoit d'être agitée; au moment où nous descendions de la frégate dans les canots , sa proue avança sur notre bâtiment qu'elle faillit traverser. A trois heures nous partîmes pour le Havre; nous fîmes quelques questions aux pêcheurs , en nous tenant toujours sur la réserve ; car nous nagions entre la crainte et la joie : nous voilà au port La force armée nous entoure pour nous conduire à la municipalité, et de là à l'amirauté. Nous fûmes libres sur parole et remis au lendemain : au bout de deux jours, nous fûmes renvoyés tous les trois à M. Beugnot, préfet de Rouen , qui nous donna aussitôt des passes pour nos départemens. Ce n'est que là que nous fûmes dégagés de toutes les


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