Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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( 359 ) minent sur toute la ville. Chaque temple est d'une simplicité et d'une propreté admirables. Les morts sont plus gênans que les vivans ; on a la pieuse ferveur de les inhumer dans la ville. Chaque religion a besoin d'une église et d'un cimetière ; chaque famille achète cinq pieds de terrain, et fait tailler une grande dalle de marbre ou de grès, où le nom des morts est inscrit. Cette pierre est debout au chevet des défunts. Ces champs de mort , encombrés chaque année par l'agrandissement de la ville , et en été par la fièvre jaune , exhalent des miasmes pestilentiels. Nous traversâmes New-Yorck pour aller à l'église des Irlandais : un déporté de la Bayonnaise , M. Reyphyns , qui s'etoit sauvé de Konanama, achevoit la messe au moment où nous entrâmes ; nous le reconnûmes ; il nous mena déjeûner chez des dames religieuses, dont le directeur , M. Joulins , exilé volontaire, est prêtre du diocèse de Blois , ami de monsieur Doru, mon compatriote et compagnon d'études d'un de mes oncles. Il nous accueillit comme un ami, comme un père; nous versâmes quelques larmes,. ... ô ! quelles étoient douces! Z 4


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