Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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( 336 ) rent , comprimèrent nos facultés, notre âme! nous ne savions si nous existions encore si nous devions exister... . O incertitude!... ô incertitude ! oui, tu es un enfer , tu es tout un enfer!.... En passant le tropique du cancer et la ligne , nous ne savions pas n'être encore qu'au quart de notre route, quoique nous fussions à plus de 1,600 lieues du sol français. Nous devions dépasser le tropique du capricorne, le cap des tempêtes, dit de Bonne-Espérance, et remonter à l'Est, à 9 degrés de latitude au-dessous de Cayenne. Le 24 floréal, nous aperçûmes une goélette portugaise dont nous eûmes bon marché : cette prise fut estimée 15,ooo fr., et chaque matelot eut 40 fr. de part. Le 14 prairial, une frégate portugaise vint à notre rencontre ; le combat s'engagea à midi : l'affaire fut chaude de part et d'autre , on se battit à portée de pistolet ; la Portugaise, démâtée , et ayant perdu 48 hommes, amena à huit heures du soir. De notre côté , nous n'avons perdu qu'un matelot. Le 28 prairial , notre Chiffonne s'empara, sans coup férir , d'un navire anglais venant des Grandes-Indes, chargé d'une cargaison estimée cinq millions. ( Ils étoient près du canal de Mozambique.


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