Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

Page 305

( 295 ) tains colons , et je n'ai indignation ,

pas pu retenir mon

en entendant un de mes an-

ciens compagnons de la

case

Saint-Jean ,

Pavy, avec qui je me suis brouillé pour cela, , vouloir me forcer de louer certains traits abominables ; j'avoue qu'il se trouvoit dans la détresse et sous la férule d'un propriétaire qui flattoit tous les goûts des agens : s'il m'eût fallu exister à pareil prix , je serois mort. Je sais m i taire , mais le crime n'aura jamais de ma part, même un faux signe d'approbation. Au bout de six mois, la famine se fit sentir, parce que l'agent avoit donné une égale ration de pain, aux soldats noirs comme aux. blancs; les déportés lurent réduits les premiers à la racine de maniok , et au poisson salé. H...... ne leur a jamais rien restitué de ce que Burnel leur avoit soustrait. Plus il a fait de prises, moins il a adouci leur sort. Il nous a fait pleurer ses prédécesseurs. Il poursuivoit les habitans qui donnoient asile à certains déportés contre qui on l'avoit injustement irrité. MM. Michonet et Casimir Bernard furent exilés dans le fond du désert; il en arrache un d'eux de l'habitation qu'il régissoit, le menace de l'envoyer à Vincent Pin-

T

4


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.