Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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( 271 ) Eglano entre ses bras, elle expira; un dernier accès prit à Lisbé , qui suivit ses enfans. Celte affreuse nouvelle vint aux oreilles du bon vieillard; il m'appelle; j'arrive après avoir enseveli les cadavres dans une natte de jonc. —« Cher étranger, approche-toi ; ma fille est: » morte, ma famille est éteinte ; je ne puis ver» serde larmes ; donne-moi la main , embrasse» moi; adieu; je t'adopte pour mon fils ; que » le Tamouzy et le grand Lama prennent soin » de tes jours. Fuis ces déserts et ces nouveaux » Indiens, ils sont aussi méchans que ces révo» lutionnaires dont tu parlois à Hyroua; il est » mort, Hyroua; Lisbé et mes petits enfans » ne sont plus.... Adieu, Banaret...» En achevant ces mots, je sentis foiblir sa main, quiavoit placé la mienne sur son cœur; il s'éteignit, et je m'éloignai en sanglotfant.... La femme du grand mage fut mise à mort malgré les imprécations de son époux quinous menaça du Tamouzy et de l'Hyrouca. Elle avoit aussi empoisonné les deux jeunes rois, qui furent sauvés par les soins d'un autre pyaye , qui leur donna secrètement du contre-poison ; la pâleur de la mort étoit sur


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