Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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( 268 ) la ceinture une bandelette remplie de fourmis flamandes ou brûlantes grosses comme des lentilles dont la morsure brûle comme du feu et donne la fièvre. Elles montent au sommet du Sura , qu i ressemble à nos greniers, pour y rester jusqu'au lendemain soir. Le repas se prolonge tout le long de la nuit : au premier chant du coq, les pauvres petites, tremblantes et rouges comme du sang , descendent à la dérobée pour manger dans un angle du Sura, quelques racines crues, que les mages et la mère leur ont préparées, suivant la coutume (I). A cinq heures les pyayes s'assemblent; le père de Lisbé donne la main à ses petites ; Ydoman, Ysacar et son frère, parés de plumes et de couronnes de fleurs, mettent chacun une main dans la droite du mage,qui leur fait jurer de s'aimer, de se défendre de leurs ennemis jusqu'à la mort; se tournant du côté de l'époux, il lui enjoint de creuser un canot, d'aiguiser des flèches et de fournir aux besoins de sa femme et de sa famille; il pres(I) Les Indiennes des côtes se font honneur de percer leurs lèvres inférieures pour y passer leurs épingles qu'elles tirent avec leurs langues.


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