Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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(264) se leva, vint à nous, tomba dans nos bras épuisé de douleur et de plaisir; ses membres claquoient,, il étoît attaqué d'une fièvre violente. Ydoman courut chez les Ytauranés dont les envoyés étoient venus nous voir avant le combat • ils vinrent nous consoler. Au bout de quinze jours, ils eurent rebâti nos karbets à r.otre insçu. Comment peindre nos transports de joie à cette délicieuse surprise? Ces lieux nous rappelleront nos pertes, mais nous y verserons de douces larmes; la douleur et la réflexion sur ces ruines, auront des charmes pour nous, car tous les hommes ont une patrie. —• » Dieux justes,dit notre bon vieillard , étendant au ciel ses mains décharnées !.. j'expirerai avec joie. Je reposerai dans le Sura avec mes pères: que je meure sur le sol qui m'a vu naître ! O rna Lisbé! fais moi traverser le torrent; mes forces s'épuisent. » Quatre Indiens vigoureux letendent sur un palanquin, et le portent sur leurs têtes. « Ma fille, et toi, Ydoman , laissez-moi » serrer chacun une de vos mains. » Nous le suivîmes, car un Indien porte tout son avoir avec lui. Voilà nos chers karbets, il n'y manque que


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