Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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( 257 ) tendre.... C'est Eglano, avec sa petite sœur et son frère aîné , qui avoit saisi le meurtrier du petit Hyram. Je leur montre à la distance de cent pas lagrotte où je me suis endormi ; tous trois joignent les mains, me regardent comme si j'étois un revenant ; je leur parle de cette couleuvre... . ils sont surpris que je n'aye pas été dévoré par une autre , ou par les tigres qui y cachent leurspetits; je presse Eglano sur mon sein, son frère et sa petite sœur s'attachent à moi; nous avançons quelque tems en nous embrassant , sans pouvoir nous parler ; ah ! m'écriai-je en sanglotant, que fait Lisbé ? sommes-nous loin de la montagne de Tonga ? Une immense prairie se découvre à nos yeux ; les bordi d'un eau claire sont peuplés d'aigrettes de tayaya, de tokocos, d'aiglons ou pagany ,de sarcelles aux plumes rouges. Nous sommes à cinq lieues des ruines de nos karbets; le soleil est sur son déclin , et il n'est pas prudent de voyager la nuit, de peur de fouler des serpens ou de tomber dans la gueule du tigre. L'aîné nous laisse sur une roche , pour aller à la provision. La chasse et la pêche f urent trèsabondantes ; mais il falloit les faire cuire, et nous n'avions pas de feu. Quand le fidèle Tome IL R


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