Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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( 238 ) » vent se passer de ces rassades, et nous savons » nous contenter des plumes que nous arra» chons aux aras, aux flammans, aux aigret» tes, aux tokokos, aux coqs de bois et de ro» ches, aux cardinaux, aux bluets. Nos colliers » et nos bracelets sont des cailloux que nous dé»

tachons du sommet des montagnes où le Ta-

» mouzy vient se reposer. Nos cœurs nous font » un devoir d'aimer celui qui veille sur notre » peuplade, et de songera ses besoins et à sa pa» rure. Puisque nous ne sommes heureux que » comme indispensable, qui ont envie de tout ce qui » est nouveau pour eux ,

qui

disent même aux

» Européens , avec un flegme et une naïveté expre n sifs : vous prenez notre bien ;

qui vous le de-

» mandent avec la candeur qu'ils mettent à vous » offrir ce qu'ils possèdent. Un d'eux m'a demandé « ma montre, et sur-tout ma chaîne, en me pro» mettant tout ce qu'il a : ma réponse négative n'a » pas altéré son humeur joviale; il s'est trouvé bien » dédommagé par un coup de rhum que je lui ai »

donné, qu'il a partagé avec toute sa famille. Ils

» aiment assez, les blancs , mais fort peu les noirs, » contre qui ils nous défendroient au besoin. » Tout se ressent ici de cet état de simplicité d'une » nature monotone et silencieuse. C'est un toît de » feuilles que vont frapper mes soupirs. »


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