Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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( 237 ) » nus du côté du soleil levant, ont apportée aux » bekets des côtes, que nous nous sommes en» foncés dans les terres. Ils disent qu'ils ont » apporté la liberté, mais nous l'avons toujours » eue ; nous vivons sans ambition, nous ai» mons la paix, nous ne connoissons pas ces » petits morceaux de blanc et de jaune où l'on » voit le visage d'autres blancs (I). Ils ne peu(I) Le représentant M. de Larue , déporté , écrivoit de Sinnamary , le 13 frimaire an 6 (5 décembre 1797 ) : « On a reçu depuis peu ordre de nous transférer » dans un des coins de la colonie le plus propre à » nous isoler , et l'on ne pouvoit pas mieux choisir « que Sinnamary ( il ne connoissoit ni Vincent » Pinçon , ni le désert de Touga , ni Konanama), » village éloigné à plus de trente lieues de Cayenne » dans la grande terre sur les bords de la mer. C'est » un groupe composé de douze maisons au-dessous » de la plus hideuse de nos chaumières , et si rap» proché des cantons habités , de ce qu'on appelle » sauvages, ou naturels du pays, que nous ne sommes » pas deux heures sans recevoir leurs visites ; ils » sont doux et obligeans ; tout est ouvert ici ; tout » est à la discrétion du premier venu , et il n'y a » pas d'exemple de vol de la part de ces sauvages » qui manquent de tout ce que nous regardons


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