Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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» la puissance de l'Hyrouca, si je vous enim~ » pose , ô seigneur Roi ! » Quoique Makayabo ne pût répondre, le roi l'interrogea, et son frère qui le soutenoit, lui prêta sa voix... « Je revenois de la chasse; » Lisbé est à ma rencontre ; je lui aide à passer » le torrent voisin... elle me devance au karbet: » voilà mon crime ». A ces mots, le Roi se lève, et dit aux parties : « J'en connois assez. Ma» kayabo a surpris Lisbé , le Tamouzi le jugera; » qu'il ne dorme pas au milieu de nous. Son ca» not et ses flèches appartiennent à son frère. » A ces mots le cadavre fut traîné dans la forêt et jeté aux courmous ( I ), oiseaux de proie et de

(1) Courmous, corbeaux ; ce sont des oiseaux gros comme des dindes ,

très-nombreux dans les pays

chauds , qui ne vivent que de corps morts ou pourris. Ils sont très-protégés , parce qu'ils rendent de trèsgrands services au pays en le purgeant des charognes. Tirer sur un corbeau est un crime capital dans les pays chauds. Les Surinamais pendent les nègres qui s'amusent à cette chasse , et ce n'est pas sans raison ; car le corbeau mort ne sert absolument à rien , tandis que sa voracité exempte de la peste. Le roi des courmous est blanc , a le bout deg


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