Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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( 223 ) d'autres arbres. Ici un voyageur qui a de l'ail dans sa poche , voit les serpens fuir à son approche ; en France , qu'il dorme sous un frêne , ' jamais reptile n'approchera de lui. Comme nous nous en retournions , je voulus prendre le poisson et l'agouty, le chef y consentit d'un air dédaigneux. Au milieu de la route , la patte de l'agouty , retournée par les branches d'un bois de panacoco sur lequel reposoient deux oiseaux diables ou noirs, se trouva croisée sur l'ouïe du poisson. « Hy» rouca ! Hyrouca ! » s'écria l'Indien en brisant ses flèches, « grâce , grâce... . punis cet étran» ger, lui seul a touché ton arbre chéri avec » des victimes impures; elles ont reculé d'ef» froi à ton aspect. ...» Je ne comprenois rien à cette pantomime et je riois sous cape. Mon guide entre en fureur, et d'un br as vigoureux il me traînoit à l'eau, quand nous entendîmes au loin gronder le tonnerre ; un nuage rougeâtre siffloit dans les airs. « Tu es » bien heureux, dit-il en me lâchant, le » Tamouzi te protège , mais prends garde de » braver, par un entêtement mal-entendu , la » puissance de l'Hyrouca , car il te feroit dor-


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