Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

Page 225

( 215 ) prochent presque jamais ni des colons, ni des autres Indiens; ils sont également redoutés des uns et des autres. L'antipathie de ces nations nous fait distinguer quatre classes d'hommes en Amérique : les naturels du pays, ou Indiens à longues oreilles ; les Galibis, ou sauvages apprivoisés ; les colons, c'est-à-dire les blancs qui ont quitté le vieux continent pour s'établir dans le nouveau, et les Africains nègres. Ces quatre classes d'hommes font bande à part ; les deux premières sont rouges, ont les cheveux longs et se ressemblent pour le fond du caractère : je les confondrai souvent, en marquant seulement les nuances qui les séparent; prenons-les à l'instant qu'ils naissent jusqu'à celui où ils meurent. On ne s'aperçoit pas du moment où une Indienne va donner le jour à un enfant ; la nature, en ne la douant que d'une taille médiocre , lui a donné autant de force que de courage ; elle est si accoutumée à souffrir , qu elle ne laisse échapper ni plainte ni soupirs : son visage n'est pas plus altéré que si elle ne ressentoit aucune douleur; elle va au bord d'un ruisseau , se baigne , tient son nouveau-né par la main, le plonge dans l'eau en le tenant par O 4


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.