Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

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( 208 ) dans le tems de leurs divertissemens, les vieux se couchent dans leurs hamacs pour karbeter ou raconter l'histoire de leurs ancêtres au petit monde, c'est-à-dire aux enfans qui les servent comme leurs rois. Une grande partie des Indiens n'érige ni statues , ni temples, ni autels à ses dieux ; du haut des montagnes qu ils gravissent avant le point du jour , ils se prosternent du côté de l'orient pour invoquer le Tamouzy dans les premiers rayons de l'astre qui féconde la nature ; ils se tournent ensuite à l'occident pour prier l'Hyrouca ou le diable avec une ferveur particulière; on les croiroit Manichéens : point du tout, disent les missionnaires; nous leur avons entendu dire plusieurs fois : Nous n'adorons pas l'Hyrouca de bon cœur, mais nous le prions parce qu'il.est puissant et méchant. ■Les Indiens sont très-adonnés à la magie et à la superstition ; leurs sorciers sont de savans botanistes qui ne font rien que pour des présens. Ces sorciers, prêtres et docteurs de la loi, sont le fléau ou la consolation de ces pauvres gens. Les Indiens sont hospitaliers, jaloux,passionnéspour les boissons enivrantes , furieux dans l'ivresse ; ils ont l'intempérance des Perses et la sobriété des


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