Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome second

Page 105

( 95 ) dividus entre à l'hôpital, j'ai craint de l'exécuter, de peur d'exciter quelque tumulte. 11 y a des malades qui ne veulent pas absolument aller à l'hospice ; ils prétendent se faire servir clans leurs karbets. Quand le nègre leur porte quelque nourriture, un autre bien portant la lui arrache des mains, en lui disant qu'il est infirmier de ses confrères. Je leur en ai fait quelquefois des reproches très-amers ; mais cela ne sert de rien. Ils font désespérer le pauvre Souleine (nègre), qui vous prie instamment de le faire relever. Il est seul pour tout ; car nous ne pouvons tirer aucun parti d'Albert (autre nègre). Ce dernier refuse de coucher au poste et d'aider son camarade en quoique ce soit : Souleine , d'ailleurs, y voit très-peu clair, et le service des malades se fait très-mal. Notre médecin Rougier, qui ne peut venir ici que tous les cinq jours, vous prie de faire une augmentation de cadres. Il y a aujourd'hui soixante malades tant à l'hospice que dans les karbets. ( Ils n'étoient alors que quatre-vingttreize. ) Je suis chagrin des reproches que vous me faites de ma négligence : si vous aviez été témoin de nos peines et de nos embarras, vous


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.