Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

Page 99

( 35 ) tuelle ; elle est presque nulle, et infiniment plus vicieuse que l'ancienne ; les enfans font ce qu'ils veulent depuis que la liberté n'a laissé aux instituteurs d'autre férule que les tendres réprimandes du langage de la raison. Jusqu'ici les gendarmes nous avoient supportés pour notre argent ; ceux qui vont nous conduire nous chérissent pour nos principes. Pendant que nous traversions la ville , une aubergiste, à l'enseigne de la Montagne, rassemble ses amis pour nous voir passer. Cette bande, parée de bonnets rouges, forme des ronds de danse en chantant la Marseilloise. Nos guides nous expliquent celte pantomime. « Ils insultent à votre malheur. Vous n'iriez » pas si loin, si vous étiez à leur discrétion. Cette » femme qui vous faisoit signe en riant, est » une des commères du général D***. Les reia» tions du directoire disoient que les seize » premiers n'avoient pas été gênés, que D***. » avoit pourvu splendidement à leurs besoins; » ils étoient entassés dans des chariots rouges » grillés et fermés à cadenats. » Dut***, en passant à Orléans, y recruta » une femme sans pudeur cju'il traînoit avec » lui dans un char découvert. A Châlellerault, C

2


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.